Hommage digne du nom rendu au Roi du TCHINK SYSTEM

Décédé le 26 février 2019 à Paris, la dépouille de l’artiste a été inhumé ce samedi 06 Avril 2019 à Hevie. Avant qu’il soit conduit à sa dernière demeure, les autorités administratives, politique, artistes et acteurs culturel lui ont rendu un dernier hommage au stade General Mathieu

Qui est donc Stan TOHON ???

Tohon Roger Stanislas à L’ETAT civil et né en 1955 à Abomey, cette icone béninoise de la musique a commencé ses premiers pars de musique depuis le bas âge, dans les groupes folkloriques de quartier. En ce temps chanteur de tchingounmè après quelques pratiques dans son quartier, il est venu à Cotonou ou il a commencé à prester avec son frère aîné, feu Gnonnas Pedro. Lorsque Gnonnas a découvert les talents de ce dernier, il a fini par l’engager et l’a envoyé vers le micro. Stan interprétait donc les morceaux de James Brown. Tout ceci remontait aux années 70. STAN TOHON a été découvert réellement par le public grâce à son morceau « Yalo ». Par la souplesse de cette chanson, une chanteuse togolaise qu’on appelait Lili Akoffa, a été la première personne qui a proposé à TOHON de venir chanter au Togo. Mais, il faut dire que quand Yalo est sorti, c’était une chanson qui était censurée par le gouvernement béninois d’alors (Régime du Président General Mathieu kérékou) puisqu’il parlait de ce que c’est que la misère. Or, il était dans « le mouvement des prolétaires de tous les pays ». Donc, a dû s’exiler au Togo et de là-bas Akoffa l’a invité. Rappelons que Yalo, n’est pas un album, mais plutôt un quarante-cinq (45) tours. C’est déjà à 12 ans que Stan a sorti ses premiers 45 tours. Et c’était avec les Affolons de Cosmos. Il faut dire qu’il avait commencé par chanter avec Pedro à l’âge de neufs (09) ans. Trop petit et quand il doit chanter, on était obligé de baisser le micro. Après la sortie de Yalo qui a eu un grand succès, il a sorti son premier album au Ghana, à Koumassi. L’album « Okou ». Un album qui n’a pas connu de succès. C’est de là qu’il est parti en Côte-d’Ivoire pour « Ahwamatchizo ». C’est cet album qui a fait découvrir le rythme tchink à tout le monde entier.
Quel est donc l’histoire de ce rythme ????
Roger Stanislas Tohon (son vrai nom) a opté pour le « tchink système », une version revue, corrigée et électrifiée du « tchinkounmey », un rythme du Centre du Bénin modernisé par Anatole Alokpon dans les années 1960/1970.
En 1978, lorsque Stan Tohon décide de rompre avec la musique de variété et les interprétations de James Brown ou Otis Redding, le jeune artiste découvre dans la région des collines Savalou, les percussions à base d’eau. Une musique sacrée qui servait à chasser le mauvais sort après un décès. Cette musique est appelée « Tchinkoumé ». Avec le temps, elle se transforme en musique de réjouissance populaire. Il crée alors le tchink-system, une orchestration à base d’instruments occidentaux du « Tchinkoumé » à base de percussions aquatiques et de Gota (grosse gourde) raclée et frappée à l’aide d’un gros chiffon en forme d’éventail. Les spectacles de Stan Tohon où il s’impose par sa voix puissante, sa taille imposante et sa coiffure extravagante rendent compte de cette forte attache aux rythmes vaudou. En 1991, il triomphe avec « Zémidjan » (il s’illustrera également par le titre « Solo »), un hommage au « taxi-moto » de Cotonou et à la débrouillardise. La couverture internationale que lui procure ce tube fait découvrir au monde ce style électrique puisant au cœur des rythmes vaudou.
Pourtant en 2000 éclate l’affaire « Orè Tito » : l’artiste béninois Jean Godonou Dossou qui a travaillé à cet album avec Tohon Stan accuse ce dernier d’avoir exploité l’œuvre de manière abusive et d’avoir vendu la licence à un studio togolais. L’affaire se soldera par un procès. Un an plus tard sort l’album « Votété kô vo » : Tohon Stan, le roi du Tchink System donne à cette occasion un concert au Stade de l’Amitié de Cotonou en compagnie de plusieurs jeunes artistes de la scène béninoise et du comédien feu Dah Badou.
En 2003, « Résurrection », TOHON offre de nouvelles sonorités : influencé par les riffs de guitare à la Santana et le sax de Manu Dibango, l’album est également marqué par le rap et le « raggamuffin ». A sa sortie de l’hôpital après une longue maladie, il décide de créer une fondation d’assistance aux artistes en difficulté sanitaire dont les principales recettes sont générées par les concerts des artistes béninois. Il contribue également la même année à la création du SNAMB (Syndicat National des Artistes Musiciens du Bénin. Suite à cette création, l’artiste bénéficie de la part de la Télévision internationale TV5 un documentaire de 90 minutes.
En 2004, Tohon Stan lance son 27ème album, « Non à la violence » qui dénonce les violences au Bénin et en Afrique. « Non à la violence » sera suivi d’un concert géant à Cotonou. Composé de plus de sept titres, « Non à la violence » contient quelques remix des chansons de l’album précédent « Résurrection ».
Soulignons également que le Roi du tchink a fait des remix de certaines chansons telles que : ACHAO.
Décédé à l’âge de 64 ans, l’artiste comptabilise plus de 30 ans de carrière musicale, avec à son actif plus de trente (30) albums et plusieurs distinctions.

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